Avant le 9e siècle, en France, les charpentiers sont appelés fabri lignarii. Ce sont eux qui emploient le bois de charpente pour construire les étagements et les combles des édifices. Mais on distingue les charpentiers et les menuisiers ; les uns sont appelés charpentiers de la grande cognée, les autres charpentiers de la petite cognée. Pour une partie de l’Ancien Régime, les charpentiers et les maçons faisaient l'office d'architectes. Au XVIIIe siècle, le charpentier est l’ouvrier qui a le droit par lui-même de faire ou de faire exécuter tous les ouvrages en gros bois qui entrent dans la construction des édifices. A Bourg, les charpentiers, réunis aux tailleurs de pierre et aux maçons sont réunis dans la confrérie de St Joseph depuis 1511. Pour être admis charpentier, ce qui importait le plus était le chef-d'œuvre, épreuve suprême du compagnon rompu à la pratique de toutes les difficultés du métier, et qui seule pouvait, en lui donnant le titre de maître, lui conférer le droit d'avoir un atelier ou une boutique. C'était une épreuve coûteuse ; à Paris le chef-d'œuvre devait valoir cent sous au moins. En 1806, sur l’ensemble du département, les charpentiers sont 339. Si leur activité nécessite de la main d’œuvre elle nécessite aussi beaucoup d’espace ; ainsi, entre 1782 et 1786, la ville de St Trivier de Courtes accense des terrains vagues à des charpentiers pour y faire des entrepôts.
Les charpentiers de l’Ain oeuvrent sur un grand nombre de bâtiments. De 1608 à 1609, André Bassiman répare les quatre ponts des portes de la ville de Châtillon de Chalaronne. En 1611, Jean Ager, de Meximieux, refait la couverture du clocher de l’église de Birieux. Encore au XIXe, les charpentiers sont les maîtres d’œuvre des grands travaux, tel Joseph Archirel, de Montagnieu, qui réalise la construction du clocher de l’église paroissiale entre 1839 et 1843.
Jérôme Croyet
docteur en histoire
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