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1815 : le maréchal Grouchy dans l'Ain

Dès le retour de la Monarchie, en juillet 1815, la chasse aux anciens officiers et aux bonapartistes est ouverte. La nomination du préfet Dumartroy, le 3 juillet, favorise dans le département la chasse aux nombreux partisans du régime impérial. Son action est répressive à l’encontre de la classe politique du régime napoléonien. Une affaire va secouer l’administration préfectorale.

Le 30 septembre 1815, le ministre de la Police Générale demande au préfet de se renseigner sur les activités du maréchal Grouchy. Le 21 novembre 1815, le préfet de Saône et Loire prévient celui de l’Ain “ que le général Grouchy est caché à Fareins, arrondissement de Trévoux, chez une dame Merlino et on ajoute qu’il y a été amené par M. de Fréminville, ancien sous-préfet de cet arrondissement ”. Alerté et fortement pressé de capturer une proie aussi intéressante pour sa carrière, le préfet de l’Ain, le jour même demande au capitaine de gendarmerie “ de se transporter chez cette dame. . .sur le compte de laquelle il vous a déjà été donné des renseignements qui la compromettent d’une manière grave. . .d’y cerner sa maison, d’y faire une perquisition exacte ”[1]. Suite à ces ordres, la maison de la dame Merlino est cernée par trois brigades de gendarmerie et perquisitionnée. Les gendarmes ne trouvent pas Grouchy mais un lit encore chaud, auprès du quel se trouvent un pantalon, des bas et un serre tête. Les gendarmes demandent à la veuve qui occupait le lit. Pas impressionnée, elle répond que c’était son fils et qu’il s’est enfui à la vue les gendarmes. Suite à la perquisition infructueuse, le préfet de l’Ain fait son rapport au ministre de la Police, le 24 novembre 1815 en lui annonçant qu’il désire interroger la veuve Merlino. Devant l’approbation du ministre, le 28 novembre 1815, le préfet fait venir la femme Merlino qui persiste à dire que la personne qui était chez elle était son fils cadet, officier licencié, qui avait peur d’être arrêté

 

Jérôme Croyet

docteur en histoire

 


[1] Lettre du préfet de l’Ain, 21 novembre 1815. A.D. Ain 4M95.

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