Avec la suppression du département du Léman en 1814, les retombées des crises économiques de 1816 et 1817 et la mise au banc de la société d’une partie du personnel impérial, la contrebande franco-suisse, à la frontière de l’Ain bat son plein. Dès le 16 novembre 1814, le directeur des douanes avoue au préfet de l’Ain l’insuffisance des moyens mis à sa disposition pour lutter contre une contrebande diurne et nocturne qui utilise des bateaux sur le Rhône pour transporter de Suisse des marchandises mais aussi des troupeaux de moutons et de cochons à Collonges. A partir du mois de décembre, cette contrebande, qui n’est « plus comme autrefois », s’organise militairement en groupe de 50 hommes dont 20 armés sous l’égide de chefs sortis de l’armée impériale auxquels la population est ouvertement favorable. La contrebande nocturne est la plus précieuse (tissu, poudre et tabac) mais aussi la plus dangereuse. Les altercations armées deviennent presque quotidiennes et sont parfois violentes, tel l’affrontement du 7 décembre vers Fort l’Ecluse où un douanier est blessé et 15 ballots de marchandise saisis.
Jérôme Croyet
docteur en histoire
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