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juin 1940 : la défense de fort l'Ecluse

la défense du fort l'Ecluse et du pays de Gex 1940



Le barrage de Génissiat, en court de construction, est tenu par une section de la 2e compagnie du 179e BAF, commandé par le sergent Weber.

Le pont de chemin de fer de Longeray est coupé par l’armée Française, qui fait sauter la pile centrale du viaduc, le tablier métallique s'effondre ce qui stoppe tout trafic ferroviaire.  A Bellegarde, pour retarder l'avancée des troupes allemandes, vers 22h00 des soldats font sauter le pont de Coupy et le pont de Lucey, mais les charges sont mal dosées et l’explosion est deux fois plus puissante que prévu, le souffle détruit non seulement le pont de Coupy et son voisin le pont de Lucey, mais également 7 maisons d'habitation qui s'effondrent dans la Valserine. Vers 23h, le pont suspendu reliant les deux Seyssel connait le même sort.
Le 2O juin, la garnison du Fort-l’Ecluse reçoit l'ordre de procéder d'urgence au rétablissement de la voie pour laisser passer un convoi de quelques wagons-citernes et de marchandises. (À bord de ce dernier train en partance pour la Suisse se cache la fortune de France). Le barrage est ensuite rétabli. Le capitaine Favre est prévenu par la standardiste des PTT de Bellegarde de l'arrivée des Allemands. C'est le branle- bas de combat, chacun se tient prêt. Vers 2Oh un side-car français à bord duquel on prit place 3 soi-disant soldats polonais en uniformes français, armés, se présentent à l'avant-poste de Longeray, mais sont refoulés par les sentinelles qui trouvent leur accent plutôt étrange... le lendemain la gendarmerie de Valery confirme au fort que l'étrange équipage du side-car était bien allemand. Dans la nuit le capitaine Favre envoie une patrouille jusqu'aux portes de Bellegarde afin de déceler toute présence ennemie.

Le 21, les troupes allemandes buttent face à la résistance de plusieurs unités françaises installées sur la rive gauche du Rhône, sur le plateau de la Semine. L’aspirant Louis Jourdan (dont le nom sera associé par la suite parti au maquis des Glières) vient de prendre position, avec une section d’une quarantaine d’hommes environ de la 26e compagnie de marche du 141e RR, au cimetière du village de Bassy en Haute-Savoie, le cimetière entoure l’église du village qui domine toute la vallée de Seyssel et offre une vue imprenable.
Pendant ce temps, dans l’Ain, le corps franc du fort l’Écluse tombe dans la matinée sur plusieurs véhicules de reconnaissance ennemis. Le petit groupe de soldats français les attaquent par surprise, au premier tir le fusil mitrailleur Chauchat s'enraye, les Allemands tirent dans toutes les directions. Le soldat Clément Ferrolliet franchit le barrage anti-char et attaque à la grenade, arrivé près du premier véhicule il se penche pour fouiller l'officier allemand, ce dernier qui faisait semblant d’être mort tire sur le soldat Férrolliet, par chance la balle effleure son casque. Parmi les documents que le soldat Férrolliet ramassa il y a des photos, des notes ainsi qu’une carte où une route était tracée passant par le fort, St Julien, Monnetier, le Salève, Cruseilles et Annecy, ces notes indiquent que l'ennemi projetait d'être à Alberville le 23 juin à 18h pour faire la jonction avec les troupes Italiennes.  Pendant ce temps-là l’artillerie du fort pilonne la route pour empêcher les renforts allemands d'arriver. Le corps franc décroche sur l'avant-poste de Longeray. Les troupes allemandes attaquent, les soldats français tentent de tenir l'avant-poste mais plient sous le nombre, ils décrochent sur le fort. En fin d’après-midi le allemands tentent de s'approcher du fort mais sans succès. Durant la nuit ils tentent de s'infiltrer par la voie de chemin de fer qui passe sous le fort, mais sont repoussés à coup de grenades.

Le 24 juin, la deuxième et la troisième compagnie du 179ième BAF qui forment le dispositif d'appui du fort se replient. Le fort tient bon et barre toujours la route vers la Haute-Savoie. Le matin du 24 juin, un tir d'artillerie s’abat aux abords de Longeray, près de la gare puis au milieu des postes allemands, les défenseurs du fort pensent à une contre-attaque française venant de la Savoie, mais c'est l'artillerie lourde allemande mise en batterie sur les hauteurs de Bellegarde-sur-Valserine, mais aucuns obus ne touchent le fort qui est protégé par un éperon rocheux.

Le 25 juin, le jour se lève sur le Fort-l’Ecluse, le capitaine Favre vient de recevoir un message, et  fait sonner le rassemblement. Le capitaine lit à ses hommes le texte d'armistice signé le 22 juin à 18 heures et entré en vigueur ce matin à 1h30. Des appels lancés au Secteur Défensif du Rhône mais tous restent sans réponse. Le capitaine Favre ne veut pas abandonner le fort et encore moins  le livrer à l'ennemi. Le seul ordre qu'il reçoit de l’état-major est de stocker les armes et les munitions conformément aux conventions d'armistice et empêcher l'accès du fort aux allemands. Le capitaine Favre n'a pas reçu l'ordre de se rendre ;  Sur le fort le drapeau tricolore claque toujours dans le vent.

Depuis le Fort-l’Ecluse, le lieutenant Mestrallet observe a la jumelle, des soldats allemands qui se prélassent tranquillement en fêtant la victoire à la terrasse du café Fertoret situé à la sortie du village ; de son poste le lieutenant donne l’ordre de tir, un seul obus nettoie la terrasse des « fêtards » d’outre-Rhin. 

Ce mardi 25 juin, tous les magasins de la ville de Bellegarde sont fermés, le monument aux morts qui trône place Carnot a été recouvert d’un voile noir, pendant ce temps, les éléments d’une compagnie motorisée de l’armée allemande prennent quartier dans les écoles, et une kommandantur s’établit à l’Hôtel de la Colonne. La compagnie motorisée restera un peu plus d’une semaine dans la ville avant d’être relevée par une compagnie de chasseur bavarois.

par Stéf Lavit

président d'Overlord 44, membre du GmT 713

 

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