1793 : les contrôles aux frontières

Les premières mesures sécuritaires à la frontière : un premier contrôle des flux migratoires vers le Suisse

Ce n’est qu’à partir du printemps 1793, et du retour en France des troupes émigrées, que le département prend des sévères mesures pour contrôler le flux d’émigration à la sortie de la France et de la Suisse. Ainsi, le 16 avril 1793, on arrête à Versoix le syndic du grand chapitre de St Just de Lyon et on découvre que les genevois tiennent un rôle encore plus ambiguë dans le recrutement des armées contre-révolutionnaire puisque le 9 avril 1793, la municipalité de Collonges arrête un recruteur de l’armée de Condé, le genevois Raymond Buffle. En l’an II, les mesures contre Genève s’amplifient. Le 27 nivôse, le représentant Gouly reçoit une lettre de l’ambassadeur de la République Française à Genève. Soulavie, ambassadeur de France à Genève se plaint que par surcroît de travail et manque de moyens légaux[1] il ne puisse faire arrêter les “ ennemis cachés dans Genève ”[2]. D’après Soulavie, les émigrés réunis à Genève cherchent (par des discours et des actions) à “ insurger les suisses ”[3] contre la France. Il demande donc au représentant de travailler conjointement pour saisir ces ennemis de la République et pour ce faire, il somme de venir “ sur le champ à Genève où le besoin de la Patrie t’appelle ”[4]. Soulavie compte sur la discrétion du conventionnel “ tu prendras les précautions nécessaires parce que tu as la force au dehors ; viens donc vite seul avec ton secrétaire ; un nouvel horizon s’ouvrira sous tes yeux, mais viens sans le faire savoir à personne ”[5].

d'après la thèse de doctorat d'histoire de Jérôme Croyet, "sous le bonnet rouge", soutenue et obtenue en 2003 à l'Université Lumière Lyon II