usages et coutumes du mariage Aindinois

 Economiquement et matériellement, le mariage consiste à trouver un associé, ce qui conduit des familles à trouver des arrangements au sein d’une même catégorie socio-professionnelle. Au début du XIXe siècle, dans le département de l’Ain, les habitudes nuptiales et maritales ne semblent pas avoir subit de fort changement, si ce n’est l’apparition, fort peu usité du reste, du divorce. Les fiançailles se font toujours par le biais d’un entremetteur. Si l’accord entre les deux partis est agréé, les époux se promettent en mariage par le truchement du contrat, acte essentiel de la future mise en couple.

L’usage du contrat de mariage est essentiellement dans les futurs pays de l’Ain, un usage bressan et bugiste. Le pays de Gex utilise pour sa part, le testament, l’acte de donation, pour constituer le patrimoine initial des époux. Le contrat de mariage offre par ailleurs la possibilité de coucher des dispositions testamentaires et procure une assurance parentale sur l’avenir. Avec la Révolution, la tendance traditionnelle à la rédaction du contrat l’hiver tend vers le printemps. La dot, si importante dans ces transactions prénuptiales, couronne l’association à venir. Cette dot n’est pas que le fait de l’apport de la femme au futur foyer mais aussi celui de l’homme. De ces faits, il s’avère qu’avant la Révolution, l’habitude est prise pour la future mariée de constituée elle-même son “ troussel ”, auquel participe parfois la famille. La Révolution ne fait qu’accentuer cette habitude. Ce troussel est presque standard. Il s’agit généralement de mobilier, 46% des cas sous l’Ancien Régime et 38% sous la Révolution, constitué d’un garde meuble en noyer, d’un rouet, de vêtement (51% sous l’Ancien Régime et 38% sous la Révolution), parfois d’argent et de bijoux et plus rarement de biens immobilier.

D’une manière générale, le mariage suit, dans l’Ain, les mêmes traditions. Le jour du mariage, l’époux est conduit à l’église par son père et l’épouse aussi. La cérémonie terminée, tout le monde se rend au domicile de l’époux, où, devant la porte, on jette du haut du grenier du blé sur les mariés pour leur souhaiter l’abondance. On entre alors dans la maison où est préparé le festin qui peut durer parfois plusieurs jours, on danse, on boit et on tire des coups de pistolets en signe de réjouissance.

 

Jérôme Croyet

docteur en histoire

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