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médecines et onguents dans l'Ain

 La médecine n’est pas absente de la vie quotidienne des gens de l’Ain à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle et reléguée aux rebouteux, au contraire. A Bourg on dispense des leçons de chirurgie qui ouvrent aux études à Paris ou à Montpellier où l’on recueille et garde précieusement, comme le chirurgien Pacoud, ses carnets de cours. Les médecins de l’Ain, souvent très qualifiés, on des idées assez précises et poussées sur l’inflammation, l’anévrisme, les varices, le cancer, les tumeurs, les hernies, sur la douleur ou les ulcères. Mais on se pose encore des questions que les mécanismes de la reproduction et, tel Lalande, « le mélange…des germes dans la matrice ».

Le département comporte un important maillage d’hôpitaux, Bourg, Belley, Montluel, Trévoux ou encore Bâgé qui peut accueillir en 1788 seize malades et en soigne plus de cent par an. Les enfants orphelins sont recueillis depuis 1687 à l’hospice de la Charité de Bourg.

En 1806, une grande enquête sanitaire sur l’Ain est faite. Les gens des vallées exposées au vent du Nord sont souvent victimes au printemps d’inflammations cataractes des poumons. Dans la partie orientale du département, ce sont les rhumatismes qui nuisent à la vie tandis que dans les Dombes et la partie occidentale de l’Ain c’est la constitution catarrhale. Les fins d’été sont marqués par des fièvres compliquées, bilieuses et gastriques, voir même des fièvres putrides à Priay, nécessitant l’emploi de vermifuge. La Dombes est alors marquée par un mal inconnu et rare : le palud des Dombes.

A l’armée la cause de décès première, durant l’Empire, est la fièvre, tel Jean Claude Escoffier, de St Trivier de Courtes, dragon à la compagnie d’élite du 28e régiment de dargons, qui en décède le 1er novembre 1806 à Naples après 4 jours d’agonie. La seconde cause de mortalité sont les blessures, tel Joseph Tavernier, né à Bourg, chasseur au 3e régiment de chasseur à cheval, qui décède, le 11 août 1809, à l'hôpital Spitelberg de Vienne, des suites de l’amputation de son bras gauche.

 

Jérôme Croyet

docteur en histoire

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