Le 13 novembre 1798, à 17 heures, cinq hommes débarquent sur la rive du Rhône dans le canton de Montluel, vers un endroit où passe la diligence de Lyon à Genève. Leurs gestes alertent un vieux vigneron, Morel, qui va chercher du secours. Lorsqu’il revient, accompagné de villageois, les cinq hommes, cachés dans des buissons, ouvrent le feu sur eux. Les paysans répliquent. Un des cinq suspects s’effondre tandis que les autres s’enfuient. Immédiatement le commissaire du pouvoir exécutif de l’administration du canton de Montluel se rend sur les lieux pour constater la violente échauffourée. Il procède à la levée du cadavre lorsque les acolytes du mort tentent par deux fois de le récupérer, sans succès. L’homme, que ses papiers identifient comme Joseph Bœuf d’Arles, porte une carmagnole, des bottes et des bas de soie, du linge fin, une montre enrichie de diamants, une bague en or, “ deux pistolets très propres, un sabre à la hussarde encore attaché à sa main droite par un mouchoir ”. Cet échange de coup de feu entre la bande de brigands et les citoyens de Rillieux défraye la chronique nationale et fait un des titres du Bulletin décadaire de la République Française du 1er pluviôse et du 1er floréal an VII.
Jérôme Croyet
docteur en histoire
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