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les serruriers

Il ne faut pas croire que les serruriers faisaient surtout des serrures. Il en était déjà de cette profession comme aujourd'hui. A Paris, la plupart des serrures étaient faites en Picardie où en Forez. Les quincailliers achetaient en gros dans ces deux pays et les revendaient au détail aux ébénistes, aux serruriers, etc. Ces derniers ne faisaient eux-mêmes que les serrures commandées, ou les serrures à dix fermetures pour les coffres-forts, les caisses des négociants et des joailliers. C'était généralement une serrure de cette espèce qu'on donnait à faire, comme chef-d'œuvre, aux compagnons qui demandaient la maîtrise. Les véritables ouvrages des serruriers étaient les pièces nécessaires aux charpentes, mais surtout les grilles et balustrades, que le goût du temps voulait aussi riches et ornementées que possible, tel le portail de l'hôtel de la Province de Belley exécuté vers 1767 par le serrurier Lorrain. A Bourg, les corporations des serruriers, taillandiers, maréchaux, fourbisseurs, chaudronniers et orfèvres sont réunies dans la confrérie de St Eloy. En 1688, ils décident que les compagnons qui veulent s’installer doivent payer une introge de 10 livres, 3 livres pour les  apprentis et un droit de confrérie de 10 sols par an. Mais, dès le début du XVIIIe siècle, les serruriers demandent, en vain, à se séparer des autres corporations. Vers 1750, pour l’ensemble de la profession mais aussi celle des armuriers et des taillandiers est mise en péril économique par la concurrence, jugée déloyale, des forains. Sous le 1er Empire, 47 personnes exercent encore dans l’Ain la profession de serrurier.

 

Jérôme Croyet

docteur en histoire

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