les rosaires de l'Empereur

Afin de marquer son couronnement et de le reproduire dans tout les arrondissements de France, Napoléon, le 13 prairial an XII, dote à 600 francs une « fille pauvre et honnête » dans chaque arrondissement dont le mariage aura lieu le jour même du sacre. Dès le 17 messidor, le préfet demande aux sous-préfets de choisir une jeune fille. Le 30 brumaire an XIII, le payeur général des dépenses diverses fait parvenir 4 466 francs au préfet. Une première date est fixée au dimanche 11 frimaire, mais c’est le 25 que les cérémonies ont lieu dans chaque chefs lieu d’arrondissment. Les jeunes filles choisies, entre le 21 messidor an XII et le 2 frimaire an XII sont Anne Rosalie Chapelle de Nantua, Pierrette Picody de Belley, Marie Comte de Montluel, Louise Girin de Bourg. Trois sont des filles de révolutionnaires, marquant idéologiquement le mariage de l’Empire et de la Révolution. Les mariages sont célébrés dans la liesse populaire le 25 frimaire an XIII, au milieu d’une foule enthousiaste, « avec toute la pompe et la magnificence » possible. La machine de propagande impériale prenait avec succès le relais de la machine de propagande consulaire.

 

Jérôme Croyet

docteur en histoire

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