C'est de l'Égypte, s'il faut en croire les auteurs de l'Antiquité, que l'usage de la bière se serait répandu dans toute l'Europe. Les Grecs, suivant leur coutume de faire remonter à la divinité toutes les inventions profitables aux hommes, attribuent à Cérès l'invention de la boisson pélusienne. C'était faire de cette déesse la rivale de Bacchus, comme on l'a écrit sur un jeton du dix-huitième siècle. Avant de s’appeler brasseurs ils s'appelaient cervoisiers. La bière était fabriquée partout à peu près de la même façon mais les ingrédients employés différaient avec les pays. Le grain était mis dans l'eau. Après qu'il fut bien macéré et entré en pleine fermentation il était torréfié. Réduit en farine on le faisait bouillir. C’est ainsi qu'on obtenait la bière et la cervoise.
Le brasseur est l’ouvrier autorisé à lever une brasserie, à fabriquer et vendre de la bière car les brasseries étaient les seuls endroits où l'on pût se procurer de la bière à moins toutefois que l'on voulût en fabriquer chez soi et pour usage personnel. L’Ain, pays de vin, reste hermétique à l’installation des brasseries. En 1789 à Pont-de-Vaux, une requête et arrêt permet aux syndics et habitants de la ville de lever, durant 20 ans, un octroi de 10 livres par botte de vin étranger, qui entrera en ville, et de 5 livres par botte de bière. Au moment où la Révolution éclate dans l’Ain, la majorité des brasseurs du département sont des alsaciens, tels André Filliot, brasseur à Bourg, natif de Gabmesen. En 1806, le département de l’Ain compte 5 brasseurs de bière. La brasserie de Bourg, ouverte en 1750, ferme en 1986 avant que l’art de la bière ne soit retrouvé dans notre département, il y a quelques années avec la Ventre Jaune.
Jérôme Croyet
docteur en histoire
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