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les armuriers

Au Moyen Age, la profession d’armurier est parmi les métiers une des plus considérées. Au XI et XIIe siècles, il y a à peu près autant de métiers qu'il y a de pièces dans l'habillement militaire : les haubergiers fabriquent le haubert, cotte de mailles qui recouvre le chevalier. Les heaumiers fabriquent le heaume ou casque ; les écassiers préparent le bouclier en forme d'écusson ou écu ; les brigandiniers font une cuirasse légère, la brigandine, ainsi appelée parce qu'elle était portée par les fantassins, qu'on appelait alors brigands. Tous ces métiers se fondent, vers le XVe siècle, en une seule corporation, les armuriers. Si les armuriers ont St Georges pour patron, ceux de Bourg sont réunis dans la confrérie de St Eloy dès 1608. A Bourg, un des plus anciens maître armurier est Antoine, décédé le 15 juin 1564. Cette profession permet l’installation en Bresse de maîtres étrangers qui s’installent, comme Jacques Caristia, né vers 1631 en Italie qui s’installe à Bourg vers 1660. A cette époque la profession se scinde en deux : les armuriers et les arquebusiers, spécialisés dans les armes à feu, comme Claude Maretz de Bourg qui, associé avec Claude Soret, en 1656, fournit les fusées pour le feu d'artifice à l'occasion du mariage du Roi en 1660. Le métier d’armurier est assez répandu dans des villes comme Belley, avec Anthelme Curtet en 1768, Châtillon sur Chalaronne avec Jean Berny, apprenti en l’an VI, Ambléon avec François Chavanton en 1764. Au XVIIIe siècle, on fabrique à Bourg des fusils de chasse mais aussi des petits canons pour les navires commerciaux. Durant la Révolution, le nombre d’armuriers dans le département étant insuffisant, bon nombre de serruriers deviennent des armuriers d’occasion et des villes comme Treffort se spécialise, en 1793, dans la fabrication de garde de sabre. Avec la guerre en 1792, les armuriers deviennent essentiellement militaires ; ainsi, Amable Joseph Maréchal de Bourg est élu armurier du bataillon de la section du collège de la Garde Nationale de Bourg le 15 mars 1792. En l’an II, il est nommé pour instruire sur l'art de fabriquer la salpêtre, de fondre et faire les canons. Sous l’Empire, 8 armuriers exercent dans le département. En 1815, ceux de Bourg, sont de réquisitionnés pour remettre en état les fusils des grenadiers de la garde nationale partant combattre dans la Jura. Au XIXe siècle quelques armuriers bressans marquent encore des batteries de fusils de chasse.

 

Jérôme Croyet

docteur en histoire

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