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la Ferme et les douanes à la fin de l'Ancien Régime

Dans l’Ain, en 1790, l'annonce de la suppression de la gabelle qui, si elle réjouit les habitants de l'Ain, soulève une vague d'inquiétude à Belley et à Lagnieu où le ministre prévoit la diminution du nombre de gardes de la Ferme : "nous apprenons avec la plus grande surprise et non sans effroi, que la ferme générale supprime une partie de ses employés". Ces restrictions, jointes au manque d'hommes de troupes dans le Bugey, font craindre aux municipalités un regain de violence et de délinquance d'autant plus que certains commis de la Ferme "n'ont pas voulu rendre leurs armes, tous ont murmuré ou fait des menaces. Le besoin et le désespoir peuvent en former une horde de brigands ou les forcer à d'enrôler dans les troupes étrangères". En effet, les employés de la Ferme voient d’un très mauvais œil la suppression de leur fonction et les rixes avec les membres de la Garde Nationale ne manquent pas. Malgré tout, les douanes sont créées et la Ferme ainsi que la Régie Générale sont supprimées le 20 mars 1791. Toutefois, cette création ne se fait pas sans difficultés qui entraîne un appauvrissement des douaniers qui se montrent parfois facilement corruptible : le 29 fructidor an IV, le commissaire du pouvoir exécutif du canton de Ferney accuse demande la mutation des chefs des bureaux des douanes de Versoix pour négligence dans le contrôle des émigrés.

En partant de ces conditions, il parut évident aux dirigeants révolutionnaires de conférer aux douaniers un statut militaire et aux douanes une institution militaire, ce qui est fait dès le 14 février 1800, avec le port de l’uniforme vert imposé aux douaniers.

 

Jérôme Croyet

docteur en histoire

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