Le mot gabelle est un terme général s'appliquant à toute espèce d'impôts mais rapidement il s’applique seulement à l'impôt sur le sel. Philippe VI restreint la vente du sel aux greniers royaux, où, à son prix marchand, s'ajoutent les droits du roi. C'est sous Colbert que la législation des gabelles est fixée par la grande ordonnance de mai 1680. Le royaume se trouve divisé en six parties et les pays de l’Ain font parti de la petite gabelle. Outre le prix élevé d'une denrée nécessaire, le grand vice de la gabelle est dans la diversité de prix selon les provinces qui offrait une tentation importante à la contrebande. La répression était terrible mais pas assez pour dissuader des gens vivants dans la misère : contrebande à pied et sans armes : 200 livres d'amende, contrebande en groupe : 9 ans de galère. Avec cette répression, Bourg et Trévoux deviennent un passage obligatoire des chaînes venant de Paris et de Bretagne qui conduisent les galériens à Marseille. De 1740 à 1748, les passages de ces chaînes à Bourg entraînent des réquisitions, fournitures de vivres et de voitures, et des devoirs comme les soins à donner à un contrebandier que l'on ne peut mettre à la chaîne parce qu'il est à toute extrémité. A cette époque les prisons de Dijon, Beaune, Chalon, regorgent tellement de faux-saulniers condamnés aux galères, qu'il est impossible d'attendre le passage de la chaîne. M. de Maurepas ordonne de livrer ces 28 prisonniers, qui ont entre 19 et 67 ans, au sieur Rognon qui les conduira directement à Marseille.
Jérôme Croyet
président de la SEHRI
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