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Chavand : l'assassion royaliste

Jean-Charles-Abraham Chavand, né à Genève, sert de 1792 à 1795 à Brie Infanterie. Afin de déserter, le 23 avril 1794, il falsifie la signature du commandant de la place de Lille pour se faire passer pour un officier du 7e chasseurs à cheval. Arrêté, il est emprisonné à la citadelle de Lille d’où il s’évade le 25 juin en se faisant passer pour un soldat hongrois qui ne parle pas français. Se faisant passer pour un lieutenant au 10e régiment de chasseurs à cheval, il se présente au comité de surveillance de Nantua le 13 février 1795, muni d’un faux certificat de réforme et s’établit dans cette ville comme orfèvre. De fait, il agit politiquement pour la cause royaliste. Rapidement il est mis en état d’arrestation. Le 9 juillet 1796, jour du marché à Nantua, alors que le gendarme Daubérède tente de l’arrêter, Chavand ouvre le feu sur lui, devant 19 personnes et l’atteint à la tête tout en parvenant à s’enfuir. Arrêté le 26 juillet, il est transféré à Lille. De retour à Bourg en 1797, il s’établit comme commis voyageur mais surtout s’acoquine avec des chauffeurs et terrorise la famille d’un néo-jacobin de Bourg qu’il menace de mort comme il encourage les soldats à déserter. Suite à des rumeurs publiques le dénonçant comme coupable de plusieurs délits, il est arrêté le 18 octobre. Le lendemain, la justice de Nantua renvoi son dossier à celle de Bourg en lui demandant de reprendre l’accusation sur de nouvelles preuves. Pour cela, dès le 20, le tribunal de paix de Bourg auditionne 7 témoins. Lors de ses interrogatoires, Chavand réfute les accusations portées contre lui et jette le vague dans celles ci par des déclarations contradictoires et de nouvelles affirmations : ainsi il dit avoir reçu l’autorisation de pouvoir réintégrer un régiment de cavalerie de son choix, comme il rejette l’accusation de tentative de meurtre sur le gendarme Daubarède en la reléguant à un acte d’autodéfense. C’est alors que l’on découvre qu’il a déjà été enfermé à Trévoux pour le vol de 60 000 livres sur un négociant de Lyon. Vantard, Chavant est mis en état d’arrestation, le 21 octobre par le juge de paix de Bourg pour fabrication de faux certificats, faux passeports et désertion. Jugeant sa détention arbitraire, il demande à être informé de ses droits et ne tarde pas à les faire valoir en demandant une mise en détention en cellule et pas en geôle comme un meurtrier. Chavand trouve du soutient auprès de son père et de sa femme qui demandent sa libération en dénonçant une manœuvre illégale. De plus, ses ramifications dans les milieux royalistes lui permettent de tenir tête à la machine judiciaire voir même de parvenir à faire évacuer la salle d’audience du tribunal criminel de l’Ain. Toutefois, la dénonciation faite contre lui par l’avocat Bouvery-Fleury, le 19 décembre, relance l’enquête. En effet, malgré ses protestations réitérés et les interrogatoires négatifs, il est suspecté du meurtre du corse Histria, à Lyon, le 14 juillet 1796. A cela se joignent des témoignages affligeant sur ses rapports avec des suspects royalistes. Toutefois le manque de preuves tendent à rendre caduque sa mise en détention, au point que se remise en liberté est suggérée, le 23 décembre, par l’accusateur public du tribunal criminel de l’Ain. Dès le 26, deux témoignages l’accusent dans l’assassinat d’Histria au point qu’il est transféré devant le tribunal de Lyon le 17 janvier 1798. Là, de nouveaux témoignages sont entendus mais leur manque de précision renvoi son affaire devant le tribunal de Châtillon sur Chalaronne où, après un ultime interrogatoire, toutes les poursuites contre lui sont suspendues, le 20 avril.

 

Jérôme Croyet

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